Alerte : La série télévisée « Plus belle la vie » fait la promotion de la GPA

La série télévisée très populaire « Plus belle la vie », qui traite de façon astucieuse de problèmes de société actuels, avec beaucoup de nuances, d’à propos et une bonne connaissance des sujets, est en train d’aborder la question de la GPA (maternité de substitution).

Malheureusement, le sujet est présenté sous l’angle caricatural qu’utilisent les médias pour rendre acceptable, auprès du grand publique, cette pratique illégale en France et dans bon nombre de pays d’Europe.

La CIAMS, Coalition Internationale pour L’Abolition de la Maternité de Substitution regrette que  « Plus belle la vie » n’ai pas adopté, cette fois, une démarche progressiste et éclairante sur le sujet, mais ait préféré une vision partisane et trompeuse.

La CIAMS invite donc, toutes les organisations et individu–e-s qui partagent avec elle son souhait de voir un jour aboli le recours à la GPA, à manifester auprès de la production de « Plus belle la vie » sa désapprobation vis à vis du traitement réservé à ce sujet.

ci-dessous :

  • Scénario détaillé  du mardi 23 juillet
  • Message adressé par mail  à la production de la série télévisée »Plus belle la vie » par la CIAMS le 20 Juillet 2019
  • Premier Courrier adressé  à la production de la série télévisée »Plus belle la vie » par la CIAMS, le 17 Juillet 2019

Scénario détaillé  du mardi 23 juillet

Dans Plus belle la vie… Céline (avocate célibataire), raconte à Vincent (son ex. et ami proche) la vérité sur sa grossesse. Elle a eu recours à la GPA, la gestation pour autrui. Forcément Vincent lui pose tout un tas de questions, notamment sur la mère porteuse. Céline l’a rencontrée en Angleterre. Elle s’appelle Lunel et elle envoie régulièrement de ses nouvelles. Elle doit accoucher chez Céline. L’avocate précise que ce sont ses ovocytes et qu’elle a reçu un don de sperme. Si Vincent signale que cette pratique est illégale, Céline rétorque que c’est sa dernière chance d’avoir un enfant, comme elle l’a toujours voulu.

Vincent rencontre ensuite Léa Nebout au Mistral (jeune femme médecin brillante). Après s’être présenté, il s’installe à sa table, s’excuse au préalable de l’étrangeté de sa question, et lui demande son avis en tant que médecin sur la GPA. Léa est « plutôt pour » et lui retourne la question. Vincent n’est pas très à l’aise à l’idée de monnayer un enfant. La jeune femme lui explique que les lois ne sont pas les mêmes partout et prend l’exemple de l’Angleterre, où il est interdit de rémunérer une mère porteuse, ajoutant : « Cela évite la marchandisation des corps et les escroqueries. » Quant au don, selon Léa, « c’est un geste d’amour et de partage ». Elle le rassure en lui disant que, dans son entourage, des amis ont fait cette démarche. « La mère porteuse est restée dans le cercle familial et tout le monde est très heureux. »

Source : https://www.programme-tv.net/news/evenement/plus-belle-la-vie-la-serie/236686-plus-belle-la-vie-en-avance-le-resume-de-lepisode-3847-du-mardi-23-juillet-spoiler/

 


Message adressé à la production de la série télévisée »Plus belle la vie » par la CIAMS le 20 Juillet 2019

Mesdames, messieurs

Suite à notre message précédent, repris ci-dessous, nous avons pris connaissance du scénario détaillé de l’épisode du mardi 23 juillet.

Voici, ci-dessous, l’analyse que nous en faisons, nous avons relevé les astuces du scénario qui contribuent à rendre la GPA, interdite en France, acceptable :

1- le recours à une jeune femme médecin, comme caution pour rendre la pratique socialement acceptable. Cette jeune femme  approuve le recours à la GPA en jouant le rôle de consciences éthique !! forte de son statut médical (aura de la science et de la médecine !)

2- la notion d’état de fait, sélectif et fallacieux [Elle (Léa, jeune femme médecin brillante)  le rassure en lui disant que, dans son entourage, des amis ont fait cette démarche. « La mère porteuse est restée dans le cercle familial et tout le monde est très heureux. »]. Ces propos, comme tout ce qui a été récemment présenté dans les médias s’appuie toujours sur des cas individuels présentés comme positifs et masquant la situation réelle de la GPA dans le monde : un système d’exploitation des plus pauvres au profit des plus riches par le biais du tourisme procréatif.

3- l’usage abusif de la notion de don. [Quant au don, selon Léa, « c’est un geste d’amour et de partage ».]  Le don, en l’occurrence, le don d’organe est là pour sauver des vies, Or, ici, il n’y a rien à sauver. De plus les personnes qui glorifient la générosité des mères porteuses ( [geste d’amour et de partage] sont toujours dans une situation qui les met à l’abri de devenir un jour mère porteuse.

4-la légitimation de la pratique du trafic : la jeune mère porteuse, [rencontrée en Angleterre] , accouchera en France chez Céline. Elle sera donc « importée ». C’est ce qui se passe entre l’Albanie et la Grèce, récemment entre le Cambodge et le Vietnam et entre la Birmanie et la Chine. Ça porte un nom, ça s’appelle du trafic et de femmes et d’enfant.

 

Rappelons que : Dans l’étude sur la gestation pour autrui figurant dans son rapport d’activité de 2018, la Rapporteuse spéciale des Nations-Unies sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants reconnaît que l’essentiel des conventions de GPA pratiquées y compris dans les pays dits développés ne sont rien d’autre que de la vente d’enfant, quels que soient les artifices juridiques employés.

Nous sommes vraiment désolées que « Plus belle la vie » n’ai pas adopté, cette fois, une démarche progressiste et éclairante sur le sujet, mais partisane et habile.

Cordialement

 

 


Premier courrier adressé  à la production de la série télévisée »Plus belle la vie » par la CIAMS le 17 Juillet 2019

Production de la série télévisée « Plus belle la vie »

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Montreuil, le 17 juillet 2019

 

Mesdames, messieurs,

 

Nous apprécions la série télévisée « Plus belle la vie », diffusée sur FR3 pour sa capacité à présenter les questions sociales auxquelles notre société est confrontée avec nuance, perspicacité, hauteur de vue et une fine connaissance des sujets.

Nous apprenons que vous allez prochainement traiter de la question de la GPA (maternité de substitution) avec le personnage de Céline. Les indiscrétions sur les épisodes à venir nous inquiètent et nous font craindre une présentation partisane de la question.

« Dans cet épisode 3847 de Plus Belle La Vie, Céline qui a été démasquée par Vincent va lui confier le secret de sa fausse grossesse. En effet, Céline porte un faux ventre pour faire croire qu’elle est enceinte car elle a eu recours à la GPA (gestation pour autrui) et cela est interdit en France. Elle a fait appel à une mère porteuse qui porte l’enfant issu des ovocytes de Céline et du sperme d’un donneur anonyme. »

Nous attirons vote attention sur le fait que si la GPA (maternité de substitution) est interdite en France comme dans bon nombre de pays européens, le recours à la GPA transnationale met en échec toutes les législations nationales qui ont été mises en place pour protéger les femmes de cette pratique qui porte atteinte à la dignité des femmes et des enfants. Il ne peut y avoir deux poids, deux mesures. Si la GPA porte atteinte à l’intégrité et à la dignité des personnes en France, en Italie, en Allemagne, en Espagne, elle porte atteinte à la dignité de toutes les personnes qui sont amenées à la pratiquer, ailleurs dans le monde.

Loin de n’être qu’un geste individuel, cette pratique sociale est mise en œuvre par des entreprises de reproduction humaine, dans un système organisé de production, incluant des laboratoires, médecins, avocats, agences etc. Ce système a besoin de femmes en tant que moyens de production de sorte que la grossesse et l’accouchement deviennent des processus fonctionnels dotés d’une valeur d’usage et d’une valeur marchande et s’inscrivent dans le cadre de la globalisation des marchés du corps humain.

Là où aucune loi ne le protège, le corps des femmes est requis comme ressource pour l’industrie et les marchés de la reproduction. Certaines femmes consentent à s’engager dans un contrat qui aliène leur santé, leur vie et leur personne, sous des pressions multiples : rapports de domination familiaux, sexistes, économiques, géopolitiques.

Enfin, la maternité de substitution fait de l’enfant un produit avec valeur d’échange, de sorte que la distinction entre la personne et la chose s’en trouve annulée. Le respect du corps humain et l’égalité entre les femmes et les hommes doivent prévaloir sur les intérêts particuliers.

Notre organisation, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution rassemble des forces féministes et en faveur des droits humains pour informer sur la réalité de cette pratique : un système d’exploitation et d’instrumentalisation du corps des femmes et des enfants. Cette réalité est bien loin de la vision idyllique qui en est présentée à partir de cas individuels enjolivés.

Nous espérons que vous saurez, comme pour toutes les questions que vous avez abordées jusqu’à présent, traiter cette question avec justesse, sans verser dans la promotion bien-pensante de ce système d’exploitation mondialisé qui se développe sous forme de tourisme reproductif.

Nous vous prions d’agréer, mesdames et messieurs, nos salutations les meilleures.

 

Marie Josèphe Devillers

Co-présidente de la CIAMS Coalition Internationale pour l’abolition de la Maternité de Substitution

 

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