Introduction de la CADAC

Coalition des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception 

Nora TENENBAUM et Jocelyne FILDARD [1]

La CADAC, Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception, et co-organisatrice de ce colloque, s’est constituée en 1991.

Il est important de comprendre les enjeux de la GPA qui vont des rapports de domination nord/sud, riches/pauvres, hommes/femmes, de la santé des femmes et des enfants, aux contrats commerciaux internationaux avec prise de contrôle sur les législations.

Ce sont des questions politiques et des questions d’humanisme : dans quelle société souhaitons-nous vivre ? En insistant sur deux aspects, il nous faut comprendre et réagir :

Premièrement : il nous faut aider à une prise de conscience individuelle et collective.

La compassion pour les personnes en désir d’enfant et les femmes en difficultés socio-économiques, ne doit pas occulter le fait que la maternité de substitution, comme la prostitution, ne peut être considérée comme un travail. On ne peut pas accepter cette situation au prétexte que la GPA est une source de revenus pour les femmes.

Il faut comprendre le poids de la prostitution et aujourd’hui de la GPA, dans les rapports de domination des hommes sur les femmes.

Il n’y a pas de GPA dite éthique, comme il n’y a pas de prostitution dite éthique, le corps humain doit rester inaliénable. C’est une question de dignité.

Deuxièmement : il nous faut lutter contre les lobbies dans les instances nationales, européennes et internationales, lutter contre les lobbies des parents d’intention et bientôt des grands-parents d’intention. Lutter contre les lobbies mercantiles car la GPA ouvre à de grands marchés juridiques, hôteliers, médicaux et autres où le ventre des femmes est à vendre et à acheter.

Il nous faut donc travailler avec les instances internationales pour que des directives contraignantes favorables à la GPA ne soient pas édictées, et travailler à l’international pour l’abolition universelle de la maternité de substitution.

Quand nous apprenons qu’en France, le 18 septembre 2018, la Cour d’Appel de Paris fait droit à la demande d’adoption plénière d’enfant né par GPA au Canada par le conjoint du père biologique, nous sommes très inquiètes car c’est une reconnaissance dans les faits de la maternité de substitution.

Nous devons rappeler sans cesse que les nouvelles technologies ne doivent pas contrevenir aux droits humains fondamentaux.

Ainsi nous appelons toutes celles et ceux qui défendent les droits des femmes à venir nous rejoindre dans la coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution.

[1] Membres du CA de la Coordination des Associations pour le Droit à l’Avortement et à la Contraception

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