La Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) et le European Network of Migrant Women (ENoMW) ont écrit, le vendredi 21 août 2020, au Conseil supérieur de l’audiovisuel, pour l’alerter sur un reportage de France3, transmis à une heure de grande écoute, et qui fait la promotion de la maternité de substitution. Il s’agit du reportage « GPA: la filière ukrainienne », diffusé le 30 juin, pendant le programme InfoFrance3 19/20 National.
Nous attirons l’attention sur ce reportage qui fait l’apologie et incite à l’abandon d’enfant, à la sélection eugénique des personnes et à la traite des femmes et des enfants.
Ce reportage présente en détail l’offre d’une clinique ukrainienne qui propose des services de maternité de substitution (mal désignée comme GPA). France3 montre ainsi aux téléspectateurs la voie à suivre pour profiter des femmes ukrainiennes pauvres, prêtes à vendre des enfants dans le cadre de « gestations pour autrui ».
Il y est dit que l’Ukraine est le pays le plus pauvre de l’Europe, qu’il y a des cliniques modernes et des femmes prêtes à être mères porteuses, que la maternité de substitution est légale, et que la plupart des clients sont étrangers.
Ce qui veut dire que des clients occidentaux profitent et exploitent des jeunes mères du plus pauvre pays d’Europe.
Le reportage reprend à l’identique le contenu de matériaux promotionnels d’une clinique, et montre en détail :
– l’offre à des clients français (« sans souci pour citoyens de France » peuvent lire les téléspectateurs à l’écran),
– ainsi que les prix et les services de la clinique.
Parmi ces services, clairement présentés :
– la sélection eugénique des personnes (la « garantie bébé en bonne santé »),
– la sélection du sexe de l’enfant commandé,
– un nombre « illimité » d’inséminations, pour obtenir une grossesse,
– la possibilité de faire accoucher la mère à l’étranger.
Sont ainsi présentés aux téléspectateurs français les coordonnées d’un prestataire de vente d’enfants, qui exploite la misère des femmes, en leur infligeant délibérément des violences médicales, obstétricales, psychologiques, sociales.
« Le nombre d’essais est illimité jusqu’à la naissance d’un bébé » – se limite à dire France3. Cela veut dire qu’une femme sera mise sous des traitements hormonaux lourds (avec des conséquences sur sa santé et sa vie), et qu’elle sera inséminée plusieurs fois, pour qu’elle se retrouve enceinte. En cas d’échec, une autre femme subira le même sort : traitements hormonaux et inséminations répétées. Jusqu’à ce que les clients obtiennent l’enfant pour lequel ils ont payé, et qui leur est garanti par contrat.
Le reportage n’explicite pas non plus la signification d’autres « services » détaillés à l’écran : l’offre de « bébé garanti en bonne santé » encourage implicitement l’exigence des clients d’obtenir un enfant en bonne santé, et ne dit rien du sort des enfants qui ne naissent pas en bonne santé (des enfants en situation de handicap, nés de GPA, se retrouvent dans les orphelinats ukrainiens).
Le reportage banalise l’exploitation extrême des femmes, qui peuvent être « déplacées » en fin de grossesse, afin d’accoucher dans le pays choisi par les commanditaires par contrat – un pays qu’elles ne connaissent pas, dont elles ne parlent pas la langue, et qu’elles devront quitter tout de suite après avoir accouché.
La CIAMS et le ENoMW dénoncent cette émission de propagande pour la traite d’êtres humains.
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